La route était brumeuse. Du coup, sur la route du Condroz, on a bien failli rater l’entrée pourtant majestueuse du Jacob’s, un Steakhouse qui devrait ravir les plus exigeants lorsqu’il s’agit de s’offrir un bon morceau de viande. Entendons-nous bien : nous sommes à des années-lumière du Buffalo Grill même si l’enseigne au toit rouge revendique les mêmes spécificités.
La décoration est sobre et de bon goût. Mieux, une fois installé, on ressent une forme de confort très engageant.
Vient le moment de la lecture de la carte et là… Comment l’écrire ?
L’amateur de viande et de belles pièces se perdra dans une lecture calme et sereine, mais présentant malgré tout un gigantesque écueil : que choisir ?
Les morceaux de viande s’y déclinent sous des noms qui confirment qu’au Jacob’s on respecte les bestioles que l’on nous offre à manger.
Heureusement, pour nous laisser le temps de faire un choix, nous dégustons de fines tranches de lard, croustillantes comme il se doit.
En entrée, je ne résiste pas au ris de veau, juste braisé, accompagné d’un jus de viande assez léger pour éviter d’altérer la finesse des saveurs de cet abat, mais aussi de légumes anciens cuits à la perfection. Cécile opte pour les ravioles de homard.
Une dénomination loin d’être usurpée pour cette entrée où les morceaux de homard sont joliment présents, ne laissant pas l’amateur sur sa faim comme c’est trop souvent le cas.
Côté plat, Cécile se laisse séduire par un hamburger.
La cuisson de la viande hachée au Josper, un four qui mêle les avantages d’un four traditionnel et d’un barbecue, est aussi surprenante que goûteuse. Parfaitement saisi, le hamburger conserve une tendreté à cœur.
Pour ma part, j’ai totalement craqué à l’énoncé d’une Blonde de Galice maturée 55 jours. La présentation du morceau de viande avant cuisson laisse présager du meilleur et force est de constater que je n’ai pas été déçu une fois l’entrecôte déposée sur la table.
Elle est donc parfaitement cuite, légèrement saignante, laissant, à chaque bouchée, échapper des saveurs que je ne connaissais pas encore au bœuf. Cuite et servie entourée de sa graisse, on délaisse presque – je dis bien presque parce que ce serait dommage – les frites cuites, comme il se doit, au blanc de bœuf.
D’autant plus dommage que la viande se suffisant à elle-même, il fallait bien quelques frites pour déguster la béarnaise (est-il besoin de dire ‘maison’), servie à part comme une ode à la gourmandise.
Bon, nous avons fait l’impasse sur les desserts. Côté addition, on n’est, là non plus, pas au Buffalo Grill. Si entrées et hamburger sont à des tarifs élevés, mais acceptables au vu de la qualité proposée, la pièce de bœuf fait partie de ces coups de folie absolus.
Pourtant, en retournant vers la voiture, pas une once de regret ne s’est emparée de moi. Certes, on ne peut pas se permettre de manger ce genre de viande – que ce soit pour son portefeuille ou son taux de cholestérol – mais mieux vaut sans doute se priver une ou deux fois d’entrecôtes sans saveur pour leur préférer un réel moment d’exception.
Pour sûr, nous trouverons encore une occasion de nous perdre dans la région de Nandrin.
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus : www.jacobs-restaurant.com.