Ultracrépidarianisme, un mot à coucher dehors qui a pourtant présenté l’atout majeur d’attirer votre attention. Il est aussi le moyen de résumer un phénomène qui nous frappe depuis l’avènement des réseaux sociaux et qui peut nuire gravement sinon à votre santé, à tout le moins à votre notoriété digitale.
« Ultracrépidarianisme », vous avez dit ? Derrière ce substantif qui devrait vous permettre de briller lors de votre prochain dîner mondain – (qui, il faut l’avouer, semble s’éloigner à mesure que le coronavirus s’installe dans nos existences) – se trame un phénomène dont nous sommes à la fois victimes et acteurs, : ce besoin irrépressible que l’humain a d’avoir un avis sur tout (et jusque-là, ce n’est pas très grave), mais aussi de le partager au plus grand nombre (et cela devient bien plus gênant).
Le café du commerce 2.0
L’épidémie de coronavirus que nous vivons actuellement – pour celles et ceux qui découvriraient cet article dans 200 ans, 2020 fut l’année de la pandémie – a fait naître dans nos sociétés une légion de virologues, épidémiologistes, politiciens, journalistes qui s’ignoraient jusqu’alors. C’est, du moins, ce que peuvent laisser croire les réseaux sociaux que nous chérissons tant. Si l’on rit de Donal Trump (qui ferait bien mieux de nous faire peur) lorsqu’il affirme qu’une bonne injection d’eau de Javel devrait suffire à se défaire de ce satané virus, on oublie vite que nous avons tous eu parmi nos proches des personnes persuadées qu’une bonne tisane un rien trop chaude allait, elle aussi, faire des miracles.
Le souci n’est pas tant que l’on puisse avoir ce genre de croyances. En effet, chacun est libre de croire ce qu’il veut tant que cela n’interfère pas dans la vie d’autrui. À l’inverse, les canaux de communication qui nous sont actuellement offerts, à commencer par Facebook, ouvrent la voie à toutes les dérives. Un peu comme on partageait ses impressions autour d’une bière avant de reprendre le train qui nous ramenait à la maison, on se laisse aller à donner son avis sur tout et n’importe quoi, agrémentant nos affirmations d’un ‘je le tiens d’un ami qui a un cousin qui travaille au service entretien du laboratoire qui aurait découvert un vaccin contre le coronavirus’… Le digital a ceci de merveilleux qu’il offre l’occasion à tous de dire ce qu’il pense, au moment où il le pense et ne nécessite, somme toute, aucun effort. Un phénomène assez intéressant qui me permet ici de citer Michel Audiard qui disait que « ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa g****e ». Et pour freiner ceux qui profiteraient de cette petite citation pour se ruer sur leur ordinateur et diffuser une nouvelle information farfelue, je m’empresse de leur livrer une autre citation, du même auteur, disant « un c*n, ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on le reconnaît ».
Un autre nom pour « fake news »
L’ultracrépidarianisme est donc cette mauvaise habitude qu’a l’humain d’émettre un avis arguant d’une expertise qu’il n’a pas. Sans prendre position sur les décisions effectivement prises, il est intéressant de voir le nombre d’analystes politiques vivant dans notre petit pays. Sans apporter la moindre solution au problème que nous soulevons, nous y allons de notre réflexion, généralement négative, une autre habitude de l’être humain, mais ça, c’est un autre problème.
Mais l’ultracrépidarianisme relève un autre problème, celui des fake news. Car, en fait, il s’agit du même processus. Reprenons le cas de la tisane salvatrice. Quelqu’un, sans doute bien intentionné, a sans doute entendu que les boissons chaudes permettaient de se prémunir du virus. Une info plutôt rassurante, non ? Imaginez le soulagement dans les hôpitaux si le simple fait de servir un bon thé permettait de désengorger les salles de soins intensifs. Cette personne décide alors de partager cette sensationnelle information, aussi fausse soit-elle. Manque de chance, celle-ci possède de nombreux amis crédules qui se réjouissent à leur tour de cette information et, à leur tour toujours, la relayent à leurs propres amis. Nous sommes face à une épidémie digne de celle du Covid-19. Il ne faut que quelques heures pour que cette fake news, cette info-poubelle comme on la nommait dans le temps, fasse dix fois le tour du pays et revienne à vous, forcément détournée, comme une information émanant d’un scientifique dont l’expertise n’est plus à démontrer.
Drôle, mais dangereux
Vous allez vous demander pourquoi je vous parle de cet ultracrépidarianisme avec autant de conviction, me transformant moi-même en adepte de la chose puisque je ne peux revendiquer aucune expertise en la matière. Et c’est vrai, sinon que j’ai été, dans ma carrière, journaliste, et que, sans entrer dans des détails qui m’obligeraient à faire un mea culpa public, je n’ai pas toujours été à l’abri de rédiger l’un ou l’autre article qui reposait sur des sources fort peu fiables pour ne pas dire inexistantes. Bon, dans le même temps, c’était de la presse pipoooole.
À l’inverse, je peux vous parler avec un peu plus de connaissance et de sérieux dans le domaine des dégâts qu’une fake news peut causer à une entreprise. Dois-je vous parler, pour vous convaincre, de ce restaurateur qui mettra la clé sous le paillasson après qu’un concurrent indélicat ait inondé les réseaux sociaux de fausses informations concernant différents cas d’intoxication alimentaire n’ayant bien évidemment jamais existé ? Par définition, les fake news sont un virus qui cherche à détruire, de manière insidieuse, souvent au visage d’ange débonnaire et plein de bon sens. Lorsqu’il frappe votre activité professionnelle, il est particulièrement dangereux tantôt pour votre réputation ou e-réputation, tantôt le plus simplement du monde pour votre chiffre d’affaires. Il n’existe pas de vaccin contre les fake news. Les démentis peuvent, bien entendu, limiter les dégâts, mais il en restera toujours quelque chose. Il y aura toujours une âme bien intentionnée qui affirmera qu’il n’y a pas de fumée sans feu et qui n’hésitera pas à raviver l’incendie en agrémentant l’information de quelques nouveaux détails pour être mieux en phase avec son époque.
Ne participez pas à ce mouvement
En tant que copywriter, j’ai souhaité souligner l’importance à combattre ces fake news, cet ultracrépidarianisme (il fallait bien que je le place encore une fois), pour souligner une des caractéristiques de mon métier qui me semble importante. En effet, un peu comme le journaliste devrait le faire, le copywriter, lorsqu’il écrit un texte – que celui-ci soit destiné à un blog, une newsletter ou même les réseaux sociaux – est tenu de prendre tous les renseignements utiles pour fournir une information correcte.
Pour rester dans le cadre de cette épidémie et du confinement qui s’en est suivi, il est important, lorsque je rédige pour un client comptable, de vérifier l’information que je diffuse. Ne serait-il pas dramatique d’annoncer, par exemple, une prime, alors que celle-ci ne serait née que dans l’imagination de mon boulanger dont je partage la page Facebook et qui l’a affirmé quelques jours auparavant.
Chez Des Idées Aux Mots, nous cherchons au quotidien à lutter contre ces fake news. Si vous souhaitez en savoir plus sur la question ou tout simplement mettre en place une stratégie laissant la place à du contenu de qualité, notre formulaire de contact est et reste à votre disposition.